![]()
L'argent est élévée au rang de divinitée :
elle est la seule chose pour laquelle on peut vivre et mourir. Nulle part comme en Russie, le gouvernement n'apporte autant de soins et n'attribue autant d'importe au fonctionnement de ses organes de renseignements. Nulle part ce service n'est aussi vaste, ni aussi sévèrement hiérarchisé. Enfin, nulle part il n'est conduit avec autant de rigueur ni avec un pareil mépris des contingences morales et des vies humaines. Que se soit dans la vie de Kerensky ou dans l'histoire des services secrets Russe le KGB, cet organisme tentaculaire née de la refonte du MKVD et du MGB, ne fut jamais qu'une étape. Tous commence par Felix E. Dzerjinsli. Un fidèle de Lenine. Il fut mandaté le 20 Décembre 1917 pour mettre en place un service destiné à localiser et assujettir les forces contre révolutionnaires. On lui donna le nom de Vserossiskaya Tcherzvytchaynaya Komissiya Po Borbes S Kontrrevolutsiey I Sabotagem (VTchK) Commission Pan-russe pour la Lutte contre la Contre-révolution et le Sabotage. Cette appellation imposante et pompeuse devient rapidement la "Tchéka". Au cours de cette période aurait été constaté plus de 250 000 exécutions. Le 7 février 1922 La Tchéka est dissoute et remplacé par la GPU (Direction Politique d'Etat), une organisation subordonnée par le NKVD (Commissariat du Peuple de l'Intérieur) sous l'autorité direct de Dzerjinsli 1923 : La GPU devient l'OGPU (Direction Politique d'Etat Unifiée) 1926 : Vyatcheslav R. Menjiski succède à Alexis Dzerjinski à la tête de l'OGPU mais c'est en réalité son adjoint, Genrikh G. Yadoga, homme de confiance de Staline, qui en sera le véritable patron. C'est durant de cette période que cette "unité" acquit un pouvoir considérable et devint l'outil principale de la répression en Union-Soviétique. 1934 : L'OGPU cède la place au GUGB (Direction Principale de la Sécurité d'Etat) est devint l'une des directions principales du NKVD. 1941 : Les attributions du GUGB sont réparties entre le NKVD et le NKGB (Commissariat du Peuple de la Sécurité d'Etat). 1946 : Après la guerre le NKVD devint le MVD (Ministère de l'Intérieur) et le NKGB devint le MGB (Ministère de la Sécurité de l'Etat) en réaction à la création de la CIA. Le MVD et le MGB étaient les acteurs principaux de la chasse aux collaborateurs et aux activistes nationalistes anti-communistes en URSS. 1948 : création du KI (Comité d'Information) qui regroupe les services du MGB et du renseignement militaire, le GRU. Le succès n'est pas au rendez-vous et les deux services sont séparé l'année suivante. Le 15 mars 1953 le MGB et le MVD fusionnent sur décision du Comité Central du Parti, du Soviet Suprême et du Conseil des Ministres. La nouvelle entité est une fois de plus placée sous la responsabilité de Berya. Il tente de prendre le pouvoir de force mais échoue et "disparaît". Le MGB perd alors son statue de ministère et devint subordonné au Conseil des Ministres le 13 mars 1954. C'est en cette occasion qu'il prit la désignation de KGB du Conseil des Ministres de l'URSS KGB (Komitiet Gozoudartzvyenoï Biezopasnosti / Comité à la sécurité de l'Etat). Le 5 juillet 1978 le KGB retrouve son statu de ministère en l'établissant en temps que Comité d'Etat de l'URSS. Le KGB est placé sous le contrôle direct du Premier secrétaire du PCUS et du Conseil de la Défense, l'organe suprême de l'URSS. Le KGB devint alors un "Etat dans l'Etat". décembre 1990 : Un département spécialisé dans la lutte contre le crime organisé est créé au sein du KGB. Auparavant cette prérogative incombait exclusivement au MVD. C'est le premier signe extérieur d'un profond bouleversement de la philosophie et des préoccupations du KGB. Le KGB est alors responsable de la sécurité et des intérêts de l'Union Soviétique. C'est un ministère fort et influant dont il est cependant impossible de dresser la liste exhaustive des agissements contenu de leurs diversités. Il est toutes fois possible de rattacher certaines activités à l'une des 15 directions qui subdivisaient cet organisme aux multiples ramifications. La première Direction Principale (PGU) était la plus prestigieuse. Chargée du renseignement extérieur elle abritait notamment la Direction "S" et le Département 5 (qui assurait la planification et la collecte de renseignements en : France, Italie, Espagne, Portugal, Benelux, Suisse, Grèce, Yougoslavie, Albanie et Roumanie). Elle faisait parti des composantes majeurs de la PGU tout comme les Département "T" (Renseignement scientifique et technologique: créée en 1963), "I" (Informatique créée en 1969) et les services A et V. La direction "S" (Collection clandestine) recrutait, entraînait et dirigeait les agents illégaux envoyés à l'étranger sous une autre identité. Cette direction se divisait en plusieurs départements : - le 1 er dep. regroupait les illégaux prêts à partir rapidement pour des missions difficiles. - le 2ème dep. était chargé d'établir les fausses identités et d'élaborer les activités de couverture pour les agents devant partir en mission à l'étranger. Les faux papiers d'identité, passeports et autres pièces justificatives y étaient confectionnés. Tous faisaient l'objet d'une minutieuse préparation, d'enquêtes et d'investigations en généalogie, en droit, en culture et histoire étrangère etc. ... La PGU (première Direction) est ses "sous départements" furent longtemps installés à "la Loubyanka". Une ancienne prison établie au 2 Oulitsa Bolchaya Loubyanka à l'angle de la place Dzerjinski au centre de Moscou. En 1972 la PGU déplaça ses bureaux à Yassenevo tandis que le centre informatique du renseignement électronique élut domicile à Kuntsevo, au nord-est de Moscou. Les agents qui y travaillaient appelaient familièrement ce lieu "le bois". La Seconde Direction Principale (VGU) était chargée de la sécurité intérieur et du contre-espionnage en URSS. La 3ème Direction était en charge de la sécurité des forces armées. La 5ème Direction s'occupait de la lutte contre la dissidence et comprenait le personnel affecté aux goulags et aux hôpitaux psychiatriques. La 7ème Direction devait assurer la surveillance des étrangers en résidence sur le territoire soviétique. Il s'agissait principalement de la surveillance des personnels d'ambassades. Pour autant, c'est, curieusement, à cette direction qu'était rattaché la célèbre unité d'élite antiterroriste "Alpha". La 8ème Direction était l'équivalent de la NASA aux Etats-Unis. Elle se préoccupait des transmissions et de leur sécurité ainsi que du renseignement électronique, en collaboration avec la PGOu. La 9ème Direction était responsable de la sécurité des personnalités importantes et de la garde du Kremlin. La 15ème Direction était chargée de la sécurité des installations sensibles telles que sites de lancement de missiles nucléaires, dépôts d'armes et de munitions, bases aériennes et sous marines stratégiques. Il existait également une Direction de la Technique Opérationnelle, qui était chargée de la conception des matériels techniques utilisés par l'ensemble du personnel du KGB. Le KGB fut dissout le 11 octobre 1991 et fragmenté en 5 services :
Le 21 décembre 1993 le ministère de la sécurité Russe fut dissout au profit du FSK (Federal'naya Sloujba Kontrrazvedki / Service Fédéral de Contre-Renseignement) lui même disloqué, le 3 avril 1995 et remplacé par le FSB (Federal'naya Sloujba Biezopasnosti / Service Fédéral de sécurité). C'est de la qu'est issue le colonel Anya Koplova, une des seule personnes qui rallient encore Georgi à un passé douloureux. (cf : dossier "Kerensky et les femmes" de Lina Nathaël) Comme il l'est mentionné plus haut, le KGB ne se limitait pas qu'aux renseignements. Exécutions, chantages, propagandes, intoxications et luttes divers faisaient partie du quotidien. Afin de mener à terme ces opérations le KGB avait recourt à un noyau dur qui ne cessera d'augmenté. Constitué de plus de 490 000 personnes en 1973, il en compte 700.000 en 1986 dont 217 000 gardes-frontières auquel on peut ajouter un peu plus d'un millions "d'honorables correspondants". Cet multitude d'agents se composait de personnages notoirement "dur", souvent rustre et manquant de finesse. Ce sont toujours des marxistes convaincus constituant une armée secrète et impitoyable, et, pour certains, individus sans humours, idéologues fanatiques au services de l'absurde. On retrouve d'ailleurs l'archétype du KGBiste dans des best-seller noirs fantastique tels que 1984 ou Le meilleur des mondes. Kerensky n'est alors qu'un parmi tant d'autre… Il est probablement issu d'un milieu modeste ou ouvrier. Ce sont en effet les terrains de prédilection pour les recruteurs du KGB. Plus tard Kerensky est intégré aux rangs des services secrets Russe. A partir de là les informations sont relativement flou. Le plus plausible est de l'avoir rattaché à la PGU, Directions "S", département 5 ou 8. Dans "Sous le charme" Joy interroge Georgi sur la barrette rose qui le hante depuis quelques temps. Joy : Cette histoire te perturbe. Le grand Kerensky est tenu en échec… Kerensky : C'est exact… Alors j'ai fini par en conclure qu'elle a été mise là par un fantôme. Joy : Un fantôme ? Je pensais que tu ne croyais pas aux fantômes. Kerensky : Il y a des morts qu'on n'arrive jamais à enterrer. Joy : Tu penses à un fantôme en particulier ? Kerensky : Je n'ai aucune envie de parler de ça. Joy : Tu sais je fais des mauvais rêves moi aussi, comme tout le monde. Tu n'es pas le seul à avoir un squelette derrière la porte. C'est le propre des agents d'action. Kerensky : Je ne suis pas un agent d'action. Joy : Mais tu l'étais… Kerensky : L'interrogatoire est terminé. Joy : Pourquoi tu ne veux pas en parler ? Ça te soulagerait. Ça ne peut pas te faire plus mal, tu souffres déjà. Je finirai par le savoir… J'en ai les moyens. Kerensky : Tu n'arriveras jamais à trouver ce que c'est. Joy : Oh tu serais surpris, j'ai fait mon boulot correctement et je sais tout de toi. Ton dernier poste comme agent actif était Madrid. Tu es parti après une purge particulièrement sanglante. Un type du KGB, un assassin, a été exécuté. Il ne méritait peut-être pas cette mort là. Kerensky au bord des larmes, la voix tremblante : Si, il l'avait méritée, mais sa petite fille non. Elle devait être à l'école mais elle était dans la voiture piégée. Et puis il y a eu cette explosion. Je n'ai rien vu. J'ai trouvé sa petite barrette rose en plein milieu de la rue. Elle venait d'avoir huit ans. Dans "Ennemis rapprochés" à la suite de l'interrogatoire de Jeanne mené par Kerensky en italien. Joy : Attends.. Comment tu as su… Kerensky : Elle a un léger accent italien. Simon : Italien ? J'avais pas remarqué… Kerensky : Normal, c'est à peine audible. Il faut avoir l'oreille exercée… ou avoir appris aux agents russes comment s'infiltrer partout en Europe, ce qui était l'un de mes nombreux talents. Ensuite le Russe fait un rapport détaillé à Largo. Lorsqu'il aborde l'enfance de la jeune femme il dit qu'elle à vécu sur la côte d'Azure. On peut en déduire qu'il l'a interrogée en Français donc qu'il maîtrise parfaitement cette langue. Pays inclut dans la zone d'action du Département 5. Abordons maintenant le grade de Kerensky. C'était probablement une fonction importante mais subordonné, ou équivalente, au colonel Anya Koplova. Dans "Guerre Secrète". Au moment ou Largo forme les équipes Anya refuse d'être la coéquipière de Georgi invoquant la menace de Grishenko. Le Russe répond, cynique : " C'est le colonel qui commande…" Cette amertume est vraisemblablement dut à la relation passé entre lui et Anya mais pas seulement, le professionnalisme et l'amour propre y on aussi leurs places. Pour un Russe il est capitale de sauver la face. Plus tard Georgi fut instructeur, pour ce poste il étais nécessaire d'y affecter une personne ayant de bonnes connaissances sur le sujet. Il dit lui-même avoir passé toute son enfance dans un ranch de l'Idaho. Il y a certainement côtoyé nombres d'Américains ce qui lui a permit de bien se représenter le fondement de leur culture ainsi que leurs modes de vies. C'est peut être une des choses qui ont prévalu dans son affectation. "Guerre Secrète" Kerensky : Tous ces gars étaient des ouvriers formés aux meilleures écoles du pays. Sinitsine était mécanicien, Tupolev était plombier, mais Popovitch…Lui alors, je ne me souviens pas. Et Kamarov ? Ah oui, c'était un soudeur ! Leurs aptitudes techniques devaient les aider à s'intégrer aux USA, ça faisait partie de leur couverture. Suite à l'opération de Madrid Georgi Kerensky n'occupe plus un poste d'agent actif. Après voir entraîné d'autres agents pour qu'il deviennent des américains de souche (une des spécialités de la Direction "S") et exécuter nombre d'ordres glauque Kerensky est en pré-retraite. La date à laquelle Georgi quitte le KGB n'est pas explicitement spécifier. Néanmoins dans "Guerre secrète" lorsque Largo cherche des éléments pour découvrir les intentions de Piotr, Anya laisse échapper un indice. Elle révèle que Grishenko est en parti responsable du fait que Georgi et elle soit devenu ennemis. Le 21 Août 1991. Très vite Kerensky donne sa démission et quitte la Russie suite à des purges particulièrement sanglantes. Il est injustement accusé d'avoir laissé mourir Dimitri et d'avoir aidé Grishenko. Il est considéré comme un traître et, d'une certaine façon, se sent humilié. C'est un bouc émissaire, de surcroît Anya ne fais rien pour dénigrer ses "accusateurs". Cela ce produit avant la dissolution du KGB le 11 octobre 1991. Il reste cependant bien des zones d'ombres et notamment sur une mutation du Département 5 (France, Italie, Espagne…) au Département 8 puis de nouveau au Département 5. Kerensky : J'avais sauvé la vie de Dimitri quand on était en Afghanistan. Ce pays ne figure pas dans la liste des territoires régit par le Département 5 mais dans celle du Département 8 (Etats du moyen orient incluant l' Afghanistan, l'Iran, Israël et la Turquie). Pourtant sa dernière mission c'est déroulé à Madrid en Espagne et on lui a apprit à "s'infiltrer partout en Europe". Or il est improbable que le KGB forme des agents pour quelques missions seulement. Il serait donc plus vraisemblable que Kerensky ait, en premier lieux, rejoint le Département 5 puis, pour une raison inconnu, ait été muté au Département 8. Une (ou plusieurs) mission plus tard survient l'Afghanistan et la mort de Dimitri. C'est la rupture avec Anya. Kerensky demande alors son renvoi dans son département d'origine. Après c'est le trou noir, aucune information si ce n'est qu'il a fait du free lance avant d'être consultant en sécurité puis engagé par Largo sur les conseils du père Maurice. C'est durant cette période que Georgi à fait la connaissance de Joy et pas dans les meilleurs conditions… "L'Héritier" Kerensky : Je sais que tu sais. Joy : Que je sais quoi ? Kerensky : Où on s'est déjà rencontrés ! Il y a quatre ans (1996), l'entrepôt clandestin, l'affaire des missiles à têtes nucléaires ! c'est toi qui dirigeais le commando de la CIA. Joy : Et toi tu les as volés pour le compte des terroristes. Tous ramène à lui et en même temps tous l'éloigne des autres. Georgi Kerensky est un personnage très complexe. Il fascine certain, en effraye d'autres mais personne ne lui reste indifférent. L'une des premières contradictions qu'il "offre" apparaît quelque minutes après que Largo l'ai rencontré. Dans "L'Héritier" le multimilliardaire apprend que le Russe à détourné un chargement de la mafia ce à quoi il réplique aussitôt : "Et attention ! Je truande la mafia parce que ce sont des escrocs, mais si vous êtes quelqu'un de bien, alors je suis quelqu'un de bien." - Kerensky Ceci dénote un profond sens morale bien que, quelques heures plus tard, un paradoxe troublant vienne ébranler cette affirmation. Joy accuse, à juste titre, Kerensky d'avoir volé des missiles à têtes nucléaires : "L'Héritier" Kerensky : Qu'est ce que tu veux, faut bien gagner sa vie. Joy : Et ça t'as effleuré l'esprit qu'on n'en ferait pas que des feux d'artifices ? Kerensky : Si tu essai de faire appel à ma conscience, je crains que tu ne perdes ton temps, je n'en n'ai pas. La contradiction est en effet révélatrice. Cette impitoyable froideur teintée d'ironie s'intègre à ce masque impersonnel qu'il porte pour se protéger des déceptions et des contacts "désagréables" de chaque jour. Et pourtant, sous cette gangue de glace, se cache un homme poursuivi par un passé des plus sombre. Capable de joué la comédie, de cracher de feu au visage d'un terroriste, il est hanté par la mort accidentelle d'une petite fille innocente encore 10 ans après les faits. Il faut remonter des années au paravent pour trouver un début d'explication. 40 ans plus tôt la Russie étais beaucoup moins "libre" qu'a l'heure actuel et les lois draconiennes. Chez nous, tous ce que la loi n'interdit pas expressément est permis; en Russie tous ce que la loi n'autorise pas expressément est interdit, c'est à dire à peu prés tous. Si Kerensky a appartenu au KGB c'est sans doutes à cause de deux facteurs prépondérants. Si l'un est fondée sur une idéologie Marxisme l'autre répond à un besoin constant de liberté. Il était dés lors plus facile d'échapper, partiellement du moins, au contrôle et à la manipulation de sa hiérarchie à l'extérieur des frontières ou en maniant avec dextérité les outils de communications et d'information. L'informatique lui permet notamment de tous connaître avant même les principaux intéressés. Le virtuel devient alors une seconde nature bien que reléguée au second plan. Georgi est un homme de terrain mais, grâce à l'informatique il approche encore d'un peu plus près de l'utopique liberté : "le capitalisme". Mais cette quête suppose également un relatif goût du jeu et un constant rapport au risque. La liberté individuel n'était pas exactement se que prônait le gouvernement de l'époque. Toute personne reconnue de "crime contre l'Etat" (ce qui englobe énormément de choses) était emprisonnée ou pire : envoyée dans un hôpital psychiatrique. Les "prises de risque" ne sont pas flagrantes bien que, dans "Ennemis rapporté", Georgi s'attaque à un service secret réputé pour l'efficacité de ses virus. Ici le risque et le jeu son deux paramètres omniprésent. Kerensky : J'ai voulu rendre service à une de mes amies qui faisait partie des services secrets bulgares et qui voulait que j'efface son dossier. Ne cherchez pas à savoir pourquoi. Les Bulgares sont connus pour envoyer des virus extrêmement coriaces. Mais moi, avec mon expérience, j'étais sûr de passer au travers ou, au pire, de tout nettoyer en deux temps trois mouvements. Sauf que là, je me suis bien planté. Dans ce cas le danger n'est pas resté au stade de simple hypothèse. Ce qui constituait pour Kerensky un duel gagné d'avance a valu au groupe, et en particulier à John Sullivan, une grande frayeur. La catastrophe ne fut évitée que de justesse. La saturation puis la réinitialisation des disques durs aurait fait perdre plusieurs millions à la firme multinationale et lui aurait de ce fait porter un coup aux conséquences désastreuses. Ce goût du jeu reste, en dehors du cadre virtuel, un trait fort dans le caractère de Kerensky. Les échanges de piques avec Joy et Simon ou les parties d'échec auquel il aime s'adonner durant son temps libre (et ou, d'après les dire d'Anya, il est parmi les meilleurs sinon LE meilleur) atteste d'un esprit de fin stratège. Il aime être en position de défi, de menace calculée et grâce à l'aire de l'informatique Kerensky est en mesure de maîtriser nombres de ces situations par le biais du contrôle du renseignement. De même si un mépris des lois est mêlé d'un amour de la justice comme un idéale il transparaît partout en Russie. Notamment au KGB qui se devaient de protégé son pays et y parvenait grâce à une multitude de moyens illégaux (Direction "S"). Kerensky reproduit, certes à plus petite échelle, ce plan d'oppositions multiples. Dans "Pour l'amour d'un milliardaire" Michel Cardignac se montre particulièrement odieux a l'égard de Maryssa qui essaye vainement de le contenter. Voyant cela Kerensky contraint Michel à traiter sa secrétaire avec tous le respect qu'elle mérite. Le Russe le menace de l'effacer, purement et simplement (acte de naissance, permis de conduire, compte bancaire…) et fait plier Cardignac. Cet opposition intérieur lui vient très certainement de sa "formation" au KGB. Cet entraînement visait à annihiler les sentiments humains tel que la compassion et développait jusqu'à son paroxysme l'amour de la patrie. Kerensky n'est pas, à l'instar de Kasha et Grishenko, le jouet aveugle de cet endoctrinement. Résistance ou "Révélation" survenu plus tardivement ? Nous ne le savon pas. Deux scènes, l'une dans "Guerre secrète" et l'autre dans "Ennemis rapprochés" le démontre bien. Kerensky : Ça ne sert à rien Piotr ! Tu es fichu ! Grishenko : Nous sommes tous fichus Georgi, nous le sommes depuis que notre patrie est morte ! (…) Mais sois tranquille Georgi, nous aurons notre vengeance, ce n'est plus qu'une question de secondes ! (…) Je vais mourir heureux Georgi ! Est ce que tu peux en dire autant Camarade ? La bombe n'explose pas comme prévus. Grishenko : Non c'est impossible, ça ne pouvait pas rater ! Kerensky : Dix années de mise au point minutieuse, dix années d'attente et le résultat : encore un échec, un de plus ! Grishenko devient fou et vide son chargeur droit devant, sur un mur, ce qui lui coûtera la vie. Kasha Vokov : On l'a perdue, n'est-ce pas Georgi ? Kerensky : Qu'est-ce qu'on a perdu ? Kasha : Notre identité. Plus de pays, plus de futur, plus de rien. Kerensky : Tout ce que j'ai fait, je l'assume Kasha. Chez les Russes deux sentiments contradictoires s'affronte par rapport à leur patrie et encore une fois Grishenco et Kasha sont de parfait exemples. Ils ont à la fois une fierté profondément enracinée, un sens de la grandeur du pays, et à la fois un fatalisme en train de ronger cette fierté nationale. Kasha le traduit par un pessimisme en l'avenir et ce quel ressent comme un perte d'elle même. Grishenco lui, le fait de façon beaucoup plus violente. Il veut détruire le cœur du capitalisme Américain (symbolisé par Wall Street) comme ils ont "ruinés sa patrie". Kerensky dévoile encore cette forte ambiguïté. Il veux se détacher de son passé et de ce qui s'y rapporte mais ne veux pas abandonner son pays natale. Néanmoins il est obligé quitter la Russie ou il y est fiché comme traître. Cette séparation s'ajoute à d'autres blessures. Il ne laisse pas derrière lui qu'une nation et une patrie. Il abandonne des amis plus ou moins intimes. (Kasha demande "l'aide d'un ami" ). Certains l'on trahis et/ou fait souffrir (Dimitri, Anya, Kasha), d'autres ne sont que de "simple connaissance" (l'espionne russe de "Vengeance") mais tous on laissé une profonde marque dans son cœur. "Guerre Secrète" Kerensky : Alors on doit se quitter ainsi ? Il n'y a rien d'autre à dire ? Anya : A propos de nous ? Tu es venu en Amérique parce que tu voulais combler le vide qu'il y avait dans ton cœur Georgi, est-ce que tu y es parvenu ? Kerensky : Non…pour l'instant, non. Le temps passe, la "police de l'ombre" à rendu les armes, Georgi est blasé… Quand on a vue une fusillade on les à toutes vues. - Kerensky Pour lui les opérations de terrains comme il les connaissaient sont bel et bien terminées, la situation s'inverse. L'informatique à repris le premier plan. Dans tous ce chaos une seul chose reste constante : son pays. Loin de la Russie il lui reste fidèle. Ne se sentant pas Américain comme Largo, Joy ou Simon il à cependant tissé des liens très fort avec eux. "Guerre Secrète" Kerensky : Wall Street est le cœur des États-Unis, c'est ce que les Américains disent. Ces quelques mots sont bien la preuve que Georgi ne se compte pas dans cette ensemble. Celui qui se veut anti-capitaliste primaire pactise avec "l'ennemi" (CIA pour Joy, président de l'une des plus grande firme capitaliste pour Largo). Il ce veut désabusé, capable de percer tous les masques et toutes les propagandes. Mais quelque soit sa véritable position face au capitalisme tout porte à croire que ce n'est qu'une mascarade destinée à le protéger. Kerensky a toutefois su "tiré parti" de cet l'univers. "Ennemis rapproché " Kasha Vokov : C'est ici que tu travailles maintenant ? C'est tellement… américain. Kerensky : On est en Amérique, il faut bien qu'on s'adapte. Kerensky c'est adapté. L'exemple le plus frappant reste la scène ou, dans "Vacance impossible", il soutire des informations à John Sullivan, le numéro 2 du groupe, au sujet de ses placements personnels pour son propre intérêt. Celui-ci ne lui en tiendra pas rigueur à l'instar de Largo avec qui c'est instauré une sincère relation de confiance. C'est d'ailleurs la dessus que se baseront tous leurs liens futurs. Une scène extraite de "Vengeance" illustre parfaitement cette situation. Kerensky : La CIA est toujours ta spécialité ? Espionne : Ca dépend de ton ami. Kerensky : Tu peux avoir confiance. Mais on ne peut récuser l'évidence. Il y a une fascination mutuel entre Largo et Georgi. Le Russe admire, blasé, l'idéalisme du jeune homme et se surprend parfois à y croire. Largo, lui, contemple l'homme de glace figé pour le restant de ses jours dans ce dangereux mystère. Georgi est devenu un membre à part entière de l'Intel Unit. Sa réserve envers Joy semble estompée tandis que son nouveau foyer lui teint beaucoup à cœur de sorte que, dans "Guerre secrète", il essai, en pur perte, de les éloigner de lui. On voit alors la méfiance naturelle de l' ex-agent de la CIA refaire surface en affichant une opinion plus timorée sur la question de "l'innocence" du Russe. Elle n'hésite pas à le faire savoir à Largo lorsque celui-ci téléphone, du Bunker, au domicile de Kerensky pour s'assurer de sa présence… ou de son absence. "Guerre Secrète" Joy : Je regrette de vous le dire les gars, mais il faudrait garder l'effet de surprise. Malgré les apparences Joy fera bloc derrière Simon et Largo pour appuyer le Russe une fois le premier contact établi (cf : la "réunion" au hangar). "Guerre secrète" dévoile la réel coalition formée au sein du groupe. Simon : Si Kerensky monte au créneau, alors nous aussi. Simon est le premier à soutenir ouvertement le Russe face à Anya tout comme il fut la première chose sur laquelle Joy et Georgi tombèrent d'accord dans "Premier Pas" : Simon ne peut pas être leurs supérieur. Il le deviendra pourtant après quelques menus accrochages comme le rapatriement de Stella Gant. En définitive Kerensky supporte assez mal le fait que le Suisse, ce "gigolo", puisse lui donner des ordres auxquels il soit tenu d'obéir. Pour un Russe, détenir une parcelle d'autorité équivaut à le transformer tyran au petit pied, aboyant ses ordres et observations à tout un chacun. Le plus étonnant est que tout le monde obéissait dans un bel ensemble. Cette réaction est due, pour une bonne part, au respect instinctif de l'autorité et du pouvoir. Georgi c'est trouvé tour à tour dans les deux positions. Tous d'abord il recevait ses directives d'une hiérarchie harcelée par les hautes sphères du KGB ou les officiers supérieurs ne devaient sans doute pas ménager leurs subalternes. Puis, en exécutant ces directives, il se devait d'imposer l'ordre et la discipline aux hommes de son unité comme on le lui avait enseigné. Au cour de la saison 1, Simon n'a fait que peu usage de sa fonction et laissait les deux ex-agents agir avec une certaine liberté. Les décisions importantes sont prises en groupe même si la décision finale incombe à Largo. Tout ce passe très bien jusqu'au moment ou l'autoritarisme de Simon resurgit. Il talonne Georgi pour obtenir des notes de frais, les deux hommes en arrive presque à l'affrontement à mains nus ("Résurrection"). Dés lors le climat électrique résultant de la réapparition de divres fantômes (Jagger…) ne fait qu'empirer jusqu'à atteindre son apogée : la démission de Georgi Kerensky et le saccage de son lieu de travail. Dans un monde où la méfiance est universelle et ou la plus part des gens cachent leurs véritables pensées aux autres, l 'amitié est profonde, durable et très recherchée. Kerensky croyait avoir trouvé cela auprès de Simon, Joy et Largo mais s'aperçoit amèrement ne pas avoir acquis leur entière confiance. Effectivement ce manque de loyauté, une qualité pourtant considérée comme essentiel aux yeux des Russes, est le reflet d'une phrase de Georgi montrant toute cette déception fataliste: "(…) un coup tordu de plus dans un monde qui n'est plus à ça prêt…" ("Résurrection"). Pour lui la nature humaine est résolument sournoise sans pour autant nier les qualités de chacun.Il en fait pourtant parti, qu'il le veuille ou non. Kerensky traîne dans son sillage des désillusions, une sorte de malaise acide côtoyant un réel souci d'aider ses proches. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le concept de "société collectiviste" a vu le jour en Union Soviétique. Les Russe ont des consciences moins individualiste que les occidentaux donc plus propice à cette notion. On ne peut évidement pas nier qu'une partie vienne de son vécu, mais l'autre est propre à l'âme slave tous comme se penchant au fatalisme. (cf. pour ne cité que ceux la : "Guerre secrète", lorsqu' Anya retourne à Moscou afin d'y faire son rapport et qu'elle croise Georgi. Ce dernier ne cherche pas à la retenir et ne l'aurais probablement pas fait sans l'intervention de Largo. Pour lui cette situation est inéluctable. Le même schéma se reproduit dans "Ennemis rapprochés" bien qu'il y ait un refus temporaire de se résigné. Le fatalisme reprend pourtant le dessus avec le départ de Kasha. Un dernier exemple, professionnel cette fois. Toujours dans "Ennemis rapprochés", John demande à Kerensky comment va évoluer le virus dans le système informatique du Groupe W. Kerensky résolu à l'inévitable : Les fichiers vont continuer à s'auto dupliquer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une place de libre sur le disque dur et le virus va donner l'ordre de réinitialiser.) En définitive que fut son passé si ce n'est une fuite, fuite vers la liberté, fuite des fusillades, fuite vers un monde qu'il espérais meilleur… Le temps est passé, trop vite peu être, offrant pêle-mêle moments inoubliables, cruautés et horreurs, choses, somme toutes bien humaines. Mais après avoir tant erré Kerensky semble avoir trouvé sa place au 3ème sous-sol d'une tour de verre high-tech aux gigantesques possibilités ou il règne en maître absolu… Ce loup solitaire à quitté les "services russes" mais l'instinct refait toujours surface quand on si attend le moins… ![]()
|